dimanche 30 août 2009

Le club des maîtres

Aujourd'hui, je me lance dans les réflexions canines. La zoothérapie. Les éloges pour toutou.

Cet après-midi, je suis allée me promener avec mon chien-chien. Mon chien-chien, vous savez, c'est pas n'importe quel chien-chien. C'est, bien évidemment, le plus beau, le plus fin, le plus intelligent, le plus gardien, et le plus attendrissant. Et surtout, surtout, c'est le mien.

Toutou, on l'a trouvé quelques semaines à peine après ma première fausse couche. À preuve: ce billet écrit sur feu-mon-autre-blog... Inutile de dire qu'on a compensé à qui mieux mieux avec lui: finalement on avait nous aussi notre petite chose à catiner, à soigner, à aimer, à éduquer. Je sais, je sais, un chien, ce n'est pas un être humain, César le répète à chaque émission... Mais ça ne fait rien. Quand même, un chien, ça se catine, ça s'éduque, ça se soigne, et ça s'aime... les manières sont différentes, c'est tout. C'est un autre club. Le club des maîtres.

Parce que vous savez, dans la vie, il y a des clubs. Quand on est petites, a l'école, il y a les "hots" et les "moins hots", il y a les sportifs, les intellos qui font partie du club de math, les bons et les pas bons... Les sages et les p'tits bums...

À notre âge, bien sûr, c'est un peu différent, mais pas tant que ça. Il y a ceux qui réussissent et ceux qui réussissent un peu moins. Il y a les grosses voitures et les petites voitures rouillées. Il y a la ville et la banlieue. Il y a le club des mamans, et le club des maîtres.

En me promenant cet après-midi avec toutou, je me suis dit que j'étais chanceuse de l'avoir. J'ai pensé à toutes ces filles infertiles qui disent mieux vivre leurs échecs ou leurs fausses couches parce qu'elles ont la consolation d'avoir déjà leur belle p'tite poupoune, ou leur petit homme... Eh ben moi, j'ai toutou!

Bon, le club n'est pas le même, et comme à chaque club appartient un vocabulaire d'initié, le vocabulaire, ici, diffère. Toutou ne pleure pas, il chigne. Toutou ne veut pas son boire, mais son bol de croquettes (ou une pantoufle à grignoter). On n'achète pas de la crème pour les fesses de nourrisson à toutou, mais on lui achète de l'onguent à pis de vache pour les coussinets. On ne parle pas de couche, mais entre maîtres, on se croise sur la rue, et on se fait des regards de connivence, chacun son sac de caca à la main. On s'insurge ensemble contre les interdictions d'amener son chien dans tel ou tel parc. On ne s'extasie pas dans les rayons de trucs pour enfants dans les magasins, mais je vous jure, c'est fou comme ils ont maintenant de chouettes accessoires dans les animaleries :0)

Quand je me promène, les gens que je croise s'arrêtent pour s'extasier devant toutou. Je n'ai bien sûr pas droit au traditionnel "Comme il a les yeux de sa mère!!", mais bon, j'estime avoir reçu assez de "Mon Dieu qu'il est beau!! Il a quel âge? " pour remplir en entier tout un égo de maîtresse. Toutou est toujours prêt à me suivre partout où je vais. Toutou est toujours content. Toutou est inquiet quand je suis inquiète, énergique quand je l'emmène faire du jogging, vedge quand on se tape des films écrasés sur le divan.

Et je peux dire aux anti-toutou et aux allergiques: "Comme c'est dommage que tu n'aies pas/ne puisses pas avoir de chien. Moi je ne pourrais pas me passer du mien!"


mardi 25 août 2009

Isn't it ironic... don't you think?

En faisant le ménage des billets sur mon blog, j'ai retrouvé un écrit que je n'avais pas encore publié, je ne sais pas trop pourquoi... J'ai écrit ça le 20 juillet, donc plus ou moins à l'instant même où je tombais enceinte, et j'intitulais le tout "Mea Culpa":

"Parce que je tiens toujours les promesses que je fais aux autres, mais pas celles que je me fais;

Parce que j'accueille facilement les émotions et les états d'âmes des autres, mais pas les miens;

Parce que les autres ont à mes yeux droit à l'erreur, et pas moi;

Parce qu'à bien y penser, je ne sais pas bien m'occuper de moi-même... et j'en profite pour me taper sur la tête en me disant que c'est horrible de ne pas savoir s'occuper de soi.

Je voulais être forte, aller jusqu'au bout, faire attention à mon alimentation, faire du sport, continuer mon traitement chez l'acupunctrice, continuer ma super discipline côté menu, me lever à la même heure tous les matins pour prendre de façon plus efficace ma température et faire tout un tas de trucs cet été pour m'aider à aller mieux, et voilà: j'ai échoué et c'est nul. J'ai abandonné le super menu, et c'est nul; j'ai lâché le jogging (je détestais), et c'est nul, j'ai abandonné l'acupuncture (je n'y croyais plus) et c'est nul, j'ai eu des règles mais je n'étais pas certaine que c'était bien des règles, et donc j'ai complètement perdu le fil de mon cycle, et au diable la température, et c'est nul... et je n'ai pas fait le tiers de ce que je voulais faire cet été, et nous voilà déjà passés la mi-juillet... et oui oui, c'est nul.

Bon, ne voyons pas que le négatif: j'ai fait quelques sorties en kayak, j'ai relaxé un brin, j'ai vu mes amies (chose dont j'ai atrocement besoin ces temps-ci), composé une nouvelle chanson, j'ai mis des choses au point dans ma relation avec le chum idéal. Ça fait déjà ça de fait. Et pourtant, je ne sais pas si la température m'influence ici, mais j'ai vaguement l'impression que mon été, encore une fois, c'est de la merde. Que je m'ennuie. Qu'on se voit trop ou pas assez. Que le temps passe et que rien ne se passe.

Et comble de tout, je me trouve chiâleuse, et je ne peux même pas mettre ça sur le dos des hormones. Cette fois, ce n'est que moi. "

Et bien oui, si j'avais su!! c'était peut-être bien pour de vrai la faute aux hormones...!

dimanche 23 août 2009

D'autres blogues et d'autres manchettes

Les blogues des autres, je les ai découverts récemment...

D'autres infertiles, d'autres expériences, d'autres écriveux, mais la plupart du temps, des sentiments qui se ressemblent tellement que c'en est déroutant.

Les blogues des autres, je n'ai pas encore fini de les éplucher, alors surveillez bien la petite liste à droite, elle risque de s'allonger prochainement. Parce que vraiment, les blogues des autres me font énormément de bien. Ils m'émeuvent et me font rire... d'ailleurs je vous invite à les visiter aussi, et j'espère qu'ils sauront vous émouvoir autant que moi.

***

Demain, mon endocrinologue de chez Procréa est supposée revenir de vacances et me téléphoner... Bon, on m'a dit qu'elle le ferait demain, mais je m'attends à ce que ça prenne quelques jours tout de même... Après d'aussi longues vacances, il doit y en avoir, des appels à retourner...

Enfin bref: c'est ma formidable pharmacienne qui a tout arrangé pour moi. Ma pharmacienne (et son équipe, il faut bien le dire, puisqu'elle n'est pas seule), c'est celle qui me donne de l'espoir dans tout ça, l'espoir qu'on peut encore être considéré comme des êtres humains dans ce système, et voir nos inquiétudes et nos soucis pris eux aussi en considération. Oui oui, comme s'ils étaient importants pour de vrai, ce qui n'est pas peu dire!

Devant mon manque de ressources, c'est à ma pharmacienne que j'ai posé mes mille et une questions concernant ma médication. Est-ce que c'est normal, tous ces effets secondaires qui partent et qui reviennent en force? Est-ce que je peux changer mon dosage? Est-ce que vraiment, je dois arrêter durant la grossesse? Et après la fausse couche, est-ce que je peux reprendre? combien? quand? pourquoi? Qui a gagné la coupe en 1984?

Elle a réponse à tout, et quand elle n'a pas la réponse, elle vérifie, et me rappelle chez-moi, APRÈS les heures d'ouverture de la pharmacie, donc techniquement, après ses heures de travail... C'est pas du beau dévouement, ça? :)

Bref, quand dernièrement j'ai tenté mais en vain de savoir si je pouvais reprendre le metformin immédiatement après la fausse couche, évidemment, je n'ai été capable de rejoindre personne chez Procréa, les inévitables vacances n'étant pas encore terminées. J'ai donc posé la question à ma pharmacienne...

" Hmmm... pour savoir ça, il faudrait que tu parles à ton médecin chez Procréa...
- Je sais, mais devine... je suis pas encore capable de rejoindre personne...
- Écoute, je t'appelle au courant de la semaine, je vais essayer de t'arranger quelque chose..."

L'après-midi même, le téléphone sonne. Je reconnais maintenant en une fraction de seconde le numéro de téléphone de ma pharmacie quand il apparaît sur mon afficheur...

"Écoute, ton médecin va te téléphoner le lundi 24 août. J'ai appelé, pis je leur ai fait comprendre le message..."

Ça fait du bien de voir qu'il y a quelqu'un qui se rend compte qu'on n'est pas en état de revendiquer, de chiâler, ou de forcer pour avoir le service qu'on devrait avoir, et qui prend les devants. Merci, ma pharmacienne. Un jour bientôt, je pense que je vais aller te porter des fleurs moi-même en personne. :)

Demain, donc, j'attends le fameux téléphone. Je pense que je vais dormir avec mon cellulaire, juste au cas où...

Je vais donc savoir si je peux reprendre le metformin... je suppose que ça me permettrait juste de prendre un peu d'avance, de me réhabituer au produit, de continuer à régulariser mes cycles. Mais bon, notre décision est prise, et là je radote peut-être, mais on a décidé de changer de clinique, et le 25 septembre on a rendez-vous chez Ovo. Ce coup de téléphone veut donc dire que je vais aussi pouvoir l'annoncer à mon médecin.

"Don't call us, we'll call you."

vendredi 21 août 2009

Le système de santé

Attachez-vous, c'est le moment "chiâler pour chiâler" de la semaine.

Vendredi dernier, après avoir reçu le résultat inquiétant de ma prise de sang, mon médecin de famille m'a rempli une requête pour que je puisse passer une échographie "d'urgence". A ce moment-là, le but était de vérifier s'il s'agissait ou pas d'une grossesse ectopique.

Bon, nous étions vendredi... alors l'urgence devait tout de même attendre, au moins jusqu'à lundi. Mon médecin m'avait dit: "Lundi matin, passe chercher le papier à la clinique. J'ai noté "urgent" dessus. Une fois que tu l'auras, tu téléphones à l'hôpital pour prendre un rendez-vous, et s'ils ne peuvent pas te prendre, insiste pour qu'ils te prennent entre deux patients."

Mmmhh, faire de la pression. Vraiment pas mon truc.

Lundi, donc, je passe prendre le papier. C'est effectivement écrit "urgent" en belle écriture de médecin dessus. J'appelle à l'hôpital, et je leur explique la situation.

"On ne fait pas ça, madame.
- Écoutez... je sais pas quoi vous dire... je fais peut-être une grossesse ectopique, il ne faut pas attendre, c'est écrit urgent sur mon papier, et c'est le docteur Untel lui-même en personne qui m'a dit de procéder de cette façon...
- Le mieux que je peux faire, c'est vous demander de nous faxer la requête du médecin. Quand on l'aura reçu, on va vous téléphoner pour vous donner un rendez-vous".

Plaisant. Bon, on était lundi, et la veille j'avais évacué la plupart des "débris"... Je savais bien que c'était maintenant un peu moins urgent... Mais qu'est-ce qui se serait passé si j'avais effectivement été en train de faire une grossesse ectopique? J'aurais attendu? Ça m'aurait sauté au visage, et j'aurais été opérée d'urgence après des douleurs atroces? J'aurais perdu une trompe?

Bon. Revenons à la réalité: j'ai bel et bien perdu mon p'tit grain de poivre, et l'échographie qui s'en vient servira plutôt à vérifier que tout est correct, qu'il ne reste pas de débris dans l'utérus, que je n'ai pas besoin de curetage... Vous savez, ce genre de routine pour les avorteuses spontanées dont je fais partie.

Il me faut donc faxer ce truc... Ok, là, j'avoue, il y a eu un peu de procrastination de ma part... Un fax, qui a encore ça, un fax?? Ça existe encore, ces trucs-là, depuis l'arrivée des scanners et d'internet? Et puis qui a vraiment envie de se programmer une écho pour se faire parler comme si on était une folle qui se serait inventé une grossesse imaginaire?

Hier, donc, je finis par trouver une occasion simple de faxer ce truc, de chez une amie. Aujourd'hui, tel que prévu dans le très sérieux protocole concernant les échographies "d'urgence", le département de radiologie de l'hôpital me rappelle pour me donner un rendez-vous. Après vérification pour s'assurer que je suis bien moi-même, que la requête était bien la mienne, et que je ne suis pas une imposteure de l'échographie pelvienne, on me met sur le hold, et on me revient avec une date de rendez-vous.

"Ce serait le 31 août...
- Ben là madame... si c'est le plus tôt que vous pouvez me donner, je vais le prendre, mais c'est tout de même écrit "urgent" de la main du médecin sur mon papier...

(Bon, ok, là, j'avoue: je teste le système. Moi pour le moment je m'en fous d'attendre une semaine... mais si je n'étais pas moi "maintenant", si j'étais plutôt la moi paniquée et inquiète avec raison de vendredi dernier??)

- C'est vraiment le mieux que je peux faire... Sinon, les rendez-vous vont en novembre...
- Ok, c'est beau..."

Je me suis retenue de lui garrocher toute l'insatisfaction que je suis en train d'accumuler à propos du système de santé. La p'tite madame des rendez-vous, c'est pas sa faute à elle... Et c'est bien là une partie du problème: ce n'est jamais la faute à personne. C'est la faute à la mauvaise organisation, c'est la faute à la mauvaise répartition des tâches, c'est la faute à la surcharge de travail, c'est la faute aux décisions prises par les dirigeants, mais en même temps, ce n'est pas la faute des dirigeants, car ils ne sont pas sur le terrain... Et ce n'est pas la faute de ceux qui sont sur le terrain, car ce ne sont pas eux qui dirigent...

Comment se fait-il que la meilleure procédure que mon médecin ait pu me conseiller soit celle-là, pour un cas d'urgence? Appelle et insiste!!! Comment se fait-il qu'il n'y ait rien de mieux de mis en place? On manque de quoi, au juste pour que ça fonctionne? D'espace? D'employés? De temps?

D'intelligence et de bon sens??

On donne aux fumeurs de petites trousses toutes bien conçues, débordant d'outils, de ressources et de numéros de téléphone pour les aider à arrêter de se scraper volontairement la santé, et on ne peut pas me passer une écho d'urgence quand je crains que mon bébé attendu sagement pendant plusieurs années ne s'évacue de lui-même?

Vous la sentez, mon indignation, hein?

C'est la passe du moment, je suppose. Ça va me passer... ou pas. J'en veux à tout le monde, je crie à l'injustice, je m'indigne et je fais du jogging en frappant fort fort fort les craques du trottoir pour faire sortir un peu la frustration.

Qu'on vienne me dire, encore, que la nature est bien faite, que la vie est plus forte que tout, que rien n'arrive pour e-rien... pfffff...

mardi 18 août 2009

"Je ne sais pas quoi te dire"

"Je ne sais pas quoi te dire..."

C'est honnêtement la phrase que je préfère. Qui m'a fait le plus de bien. De la part de plein de gens, et sous toutes sortes de formes aussi.

"Je suis avec toi."
"On pense fort à vous deux."
"Bon courage."
"On est peinés/désolés/tristes/déçus pour vous."
"Si t'as besoin d'en parler, appelle-moi."

J'aime beaucoup celles-là aussi... Du vrai sincère réconfortant. Mais dans la compétition des phrases post-fausse-couche, c'est "Je ne sais pas quoi te dire" qui arrive au premier rang. Peut-être parce que je ne saurais pas quoi dire moi non plus.

Comprenez-moi bien: je suis chanceuse, j'ai un entourage tout de même assez large, et j'ai reçu plein, plein, plein de bons mots de support qui m'ont fait un grand bien. Ça me fait du bien de savoir que les gens autour de moi sont au courant de ce que je vis. Je ne passerais pas au-travers dans la solitude, et j'ignore comment celles qui gardent ça secret font.

Je suis chanceuse, donc... De belles phrases pleines de vraie empathie, de support, j'en ai reçues plein, comme un baume sur le coeur qui rappelle que tous ces gens qu'on côtoie jour après jour, ce ne sont pas que des figurants dans notre histoire, pour peu qu'on s'ouvre un peu à eux, j'imagine...

Bien sûr, il y a toujours quand même quelques "phrases vides"... Au fond, ce sont plutôt des phrases maladroites, des phrases qui voudraient faire du bien, mais qui font replonger dans la tristesse ou la culpabilité à la place. Je ne m'étendrai pas sur le sujet, mais j'y reviendrai peut-être à un moment donné... Pour l'instant, j'oublie les phrases, et j'essaie de focuser sur l'intention qu'il y a sans doute derrière: se montrer présent pendant que je passe un boutte difficile. Ce qui, en soi, est tout de même mille fois mieux que l'indifférence, quand même...

Je ne voulais donc pas m'insurger contre les phrases qu'on ne veut pas entendre. Je ne voudrais pas offusquer personne... Mais j'avais envie de donner en exemple cette phrase, toute simple, qui dit tout avec peu de mots. Dans "je ne sais pas quoi te dire", il y a "j'aimerais tant te dire quelque chose qui puisse t'aider ou te faire du bien", il y a "je suis sans mot devant ce qui t'arrive", il y a "plutôt que de chercher n'importe quoi à te dire, je vais oser être authentique avec toi et te dire que je ne sais pas quoi te dire".

Il y a tout ça dans ces 7 petits mots tout simples. Génial, non?

...


Merci les copains, c'est un privilège de savoir que vous nous supportez dans les moments tristes de nos péripéties.

dimanche 16 août 2009

Boucherie

J'ai eu droit à l'expulsion naturelle de tout ça ce matin...

Vers 7h30, je me lève avec des crampes épouvantables... Moi qui ai généralement des crampes menstruelles à me rouler par terre, c'était encore pire, et juste comme je pensais avoir enfin atteint le sommet de la douleur, l'escalade repartait de plus belle, et l'intensité des crampes augmentait encore et encore...

Je vous jure. J'ai littéralement vomi de douleur.

Ça a duré un certain temps, et puis j'ai senti "ça" sortir: les fameux "débris" dont on nous parle tant quand on téléphone, toute inquiète, à info-santé... Ne vous méprenez pas, j'ai un profond respect pour les infirmières (et il doit aussi y avoir des infirmiers) qui font le travail téléphonique chez info-santé. En tout cas, moi personnellement je suis toujours tombée sur des personnes compréhensives, à l'écoute, généreuses de leur temps d'antenne. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi on me dit toujours qu'un saignement n'est pas si inquiétant, mais que s'il y a des débris, là, il faut aller à l'urgence... Quand il y a des débris, il est trop tard... non? Ça ne gagnerait pas à être un peu plus préventif, tout ça?

Alors donc, tout a sorti. Le placenta, et sûrement quelquepart là-dedans, un minuscule embryon de quelques cellules. Après la douleur a cessé, dieu merci. On a fait ça comme des grands, mon chum et moi, tous les deux tout seuls à la maison. J'étais bien plus confortable dans mon bain chaud pour calmer la douleur à me plaindre et dégobiller élégamment dans ma chaudière de plastique que je n'aurais pu l'être dans une salle d'attente d'urgence, de toute façon. Quand c'est fini, c'est fini.

Ben voilà, c'était ça.. la boucherie. Le sang un peu partout. Le teint blême, les voisins qui m'ont peut-être entendue gémir de douleur par la fenêtre ouverte. Dégueu, hein? J'ai hésité à mettre les détails ici, sur mon blog. Après tout, d'habitude, les gens se gardent une petite gêne... C'est drôle tout de même... On a la grippe, on le dit. On a la gastro, on le dit. On se retrouve à l'hôpital pour un infarctus, pour une crise d'asthme, ou n'importe quel autre genre d'incident... on en parle.

On va chez n'importe quel libraire, et on trouve de tout. Des livres sur les régimes, des livres sur l'alcoolisme, des "mon enfant ne dort pas bien", des "préparez-vous au grand amour", des "comment faire de l'argent sans travailler". On écrit sur à peu près tous les genres d'épreuves et d'étapes de la vie humaine... l'enfance, l'école, l'affirmation de soi, l'échec scolaire, l'orientation professionnelle, les problèmes de digestion, les migraines, le stress, l'urticaire, le burn-out, la dépression. Il y a de tout sur tout.

Et bien cet après-midi, n'arrêtant devant rien, je suis allée faire un tour au Renaud-Bray le plus près de chez-moi, dans l'espoir de me trouver un livre sur la perte précoce d'un bébé, ou à tout le moins sur l'infertilité.

Rien. Niet. Ni dans la section maternité, ni dans psychologie, ni dans le coin des encyclopédies médicales. J'ai vu sur le net quelques livres parus en europe, mais hé, pas des tonnes... À part un livre (non disponible au magasin où je suis allée) sur le deuil périnatal, pas un seul livre sur le sujet, ni sur la réalité physique des fausses couches, ni sur le vécu psychologique de ce genre de deuil... rien sur les fausses couches qui pourtant représentent statistiquement 20 à 25% des grossesses, à ce qu'on dit. C'est beaucoup, non? Et on continue de banaliser, de ne pas en parler, de se dire que ce n'est rien.

Je vais m'en remettre, c'est sûr, et je ne suis pas à l'article de la mort, mais ce n'est pas rien, et il faut que ça se sache. Que les femmes qui passent par là puissent plus librement savoir leur douleur reconnue et validée par leur entourage. Qu'on puisse vivre cette douleur plus sainement. Qu'on arrête de s'isoler par crainte de se faire servir des phrases vides.

C'est pour ça que j'écris.

Revenez me voir souvent, car dans les prochaines semaines, j'en aurai sûrement long à dire...

vendredi 14 août 2009

2e prise

Eh ben. On dirait que finalement, ce ne sera pas pour cette fois.

Nous qui commencions tout juste à nous faire à l'idée...

Cette semaine, re-saignement. Oh! Pas le fameux saignement-qui-remplit-une-maxi-serviette-à-l'heure dont nous parlent les infirmières d'info-santé et qui devrait signer le commencement de l'inquiétude... Bien moins que ça, mais bon. Du sang, quand même.

Je vous assure que j'ai tout fait, ou plutôt je n'ai rien fait du tout: j'ai à peine bougé de la semaine. Je suis restée allongée le jour, le soir, la nuit, la semaine et le week-end, en dormant, en faisant des sudoku, en mangeant, en travaillant dans la mesure du possible. C'est juste si j'ai pas fait pipi dans une bouteille.

Ce matin, re-prise de sang prescrite par mon médecin plus tôt cette semaine, quand je l'ai contacté pour lui dire que les saignements revenaient et que j'étais encore inquiète. Et cet après-midi, le verdict est tombé comme une mini tonne de briques, mini parce que je m'y attendais, j'en étais certaine, à un point tel que je me demande si je n'ai pas créé ça par le simple pouvoir de ma psyché en délire: mon taux d'hormone de grossesse a augmenté, mais trop peu. De 680 la semaine dernière, il a monté à 1500 et des poussières en une semaine, alors que ce foutu taux devrait doubler tous les deux jours... Merde.

Selon mon doc, il s'agit soit d'une fausse couche, qui sera évacuée complètement sous peu, soit d'une grossesse ectopique. Il n'a fait aucune allusion à la petite part de possibilité qu'un miracle se produise. Re-merde.

Et bien sûr, il a ajouté que rien ne laissait nécessairement présager que la situation allait se répéter... Non, bien sûr. Mais très exactement 2 ans et 3 mois d'essais infructueux avant aujourd'hui, j'en étais au même point. Deux en deux, quand même... il me semble qu'il y a de quoi soupçonner quelque chose... non?

En principe, je devrais passer une échographie d'urgence, pour voir exactement de quoi il s'agit, parce que le risque de grossesse ectopique, d'après ce que j'ai pu comprendre, on ne badine pas avec ça... Mais on est vendredi, et demain, c'est important que les employés de l'hôpital prennent du soleil avec leurs enfants et boivent leur bière du samedi entre amis. C'est bien normal. Frustrant, mais normal. Mon petit drame devra attendre jusqu'à lundi. Mauvais timing.

J'avoue que je ne sais pas trop où je me situe en ce moment. Lors de ma fausse couche d'il y a deux ans, le ciel me tombait sur la tête. J'ai mis une bonne année à me remettre du sentiment d'échec et de culpabilité. J'en voulais à tout le monde, je victimisais à qui mieux mieux, et j'avais en permanence le "pourquoi moi" pas bien loin, pris quelque part en travers de la gorge...
Là, je ne sais pas. Je m'y attendais quand même un peu. Je sais que ce n'est pas ma faute, ce qui en soi est un immense progrès par rapport à il y a deux ans...

Mais quand même. On s'y faisait. On était contents. On pensait à des noms, je m'étais renseignée sur les prestations de congé de maternité pour travailleuses autonomes, j'avais appelé à la maison des naissances... Enfin, ça semblait être notre tour. Meilleure chance la prochaine fois, comme sur les gratteux avec lesquels on ne gagne jamais...

Savez-vous quoi? Ce qui me met le plus en colère dans tout ça, c'est la clinique de fertilité qui m'a dit de ne pas m'inquiéter, qui m'a dit que mon endocrinologue revenait de vacances le 20 juillet, puis qui m'a dit que mon endocrinologue revenait le 24 août finalement... Non vous ne pouvez pas parler à l'autre endocrinologue... Je vous transfère au poste des infirmières qui vont toutes vous dire la même chose: ne vous inquiétez pas... Vos hormones font la grève depuis 2 ans, mais là, on est en droit de présumer qu'elles vont se mettre à fonctionner comme par miracle, alors cessez de prendre vos pilules. Oh, et puis by the way, la spécialiste qui a votre dossier, qui vous a vue et qui vous a prescrit votre traitement afin que vous tombiez enceinte, ben elle ne fait pas de suivi de grossesse. Démerdez-vous.

Y aurait-il eu des précautions à prendre vu que j'ai le syndrôme des ovaires polykystiques? Vu que je suis à risque? Aurait-il été bon de faire quelques analyses dès le début de la grossesse pour vérifier l'action de mes hormones paresseuses? Y a-t-il un protocole, une façon de faire, une procédure?

Ça les amis, je le saurai peut-être un jour si j'arrive à parler à la bonne personne...

En attendant, j'attends, justement. Lundi on me confirmera sûrement ma perte dans la salle d'échographie, et quand je sortirai de là je croiserai sans doute 3-4 filles épanouies avec de belles bedaines attendant leur heureux rendez-vous. Avec un peu de chance, je vais réussir à ne pas m'apitoyer sur mon sort, et à penser à mon charmant chien-chien qui m'attendra dans la voiture. Mon chum et moi on trouvera sûrement quand même quelques jokes épaisses d'hôpital à se raconter pour rigoler malgré tout.

vendredi 7 août 2009

Fiou!

Ah, enfin, c'est vendredi! J'ai attendu toute la semaine , tous les jours, et tous les soirs pour ce moment...

Ce matin, je suis retournée au centre de prélèvement, pour qu'on me fasse ma 2e prise de sang. Analyse, donc, du taux de bhcg, et du taux de progestérone.

J'ai reçu cet après-midi le résultat du bhcg: ça a augmenté comme il faut, d'après ce que dit le médecin! La semaine dernière, j'étais à 122, et aujourd'hui, je suis à six cent quelque chose... J'étais trop contente pour entendre la fin du chiffre, mais je crois que c'était autour de 680 :)

C'est donc dire qu'apparemment, le saignement que j'ai dû n'était pas dû à l'arrêt de l'évolution de la grossesse... Ça pourrait avoir été mille choses: le col qui a saigné, un saignement d'implantation, ou je ne sais quoi encore...

Pour le taux de progestérone, il va falloir attendre encore un peu: apparemment cette analyse est un peu plus longue à faire et à obtenir, je pense que c'est parce qu'ils envoient ça à Ste-Justine... Je devrais donc avoir des nouvelles la semaine prochaine. En attendant, j'essaie de trouver quelqu'un pour faire mon suivi de grossesse, et je continue de me reposer. Quand je m'active trop, j'ai des mini pertes, et l'effet est immédiat: panique, inquiétude, stress...

Pour le moment, comme je suis en vacances, ça se passe bien: ce n'est pas vraiment compliqué pour moi d'annuler mes activités, j'en avais déjà peu. Et puis j'ai du travail que je peux faire à la maison bien écrasée dans mon lit ou sur le divan: les joies d'être travailleuse autonome :)

***

Donc si je résume: je pense qu'aujourd'hui je me sens capable de dire "je suis enceinte" :)
Il y a quelques mois, je discutais avec une amie sur un forum de filles infertiles, et je cherchais des témoignages de filles qui avaient réussi à tomber enceinte avec le metformin... et je me plaignais du fait que je trouvais bien peu de témoignages de réussite, me disant que les filles pour qui ça réussissait devaient soudainement avoir autre chose à faire que d'aller écrire partout que le metformin fonctionne...

J'ai promis à cette amie de forum de témoigner partout où je pourrais le faire, si jamais ça fonctionnait pour moi. J'ai donné ma parole. Allez, au travail!

mercredi 5 août 2009

Des nouvelles et de l'attente

Hier, j'ai finalement réussi à parler à mon médecin de famille. Il m'a dit que vu le stade débutant de la grossesse, le saignement (qui s'est arrêté depuis) pourrait très bien avoir été un simple petit saignement de nidation, dû à l'embryon qui s'installe...

Mais bon, il a tout de même l'humilité de me dire "Je ne suis pas un spécialiste... et comme tu as quand même une condition qui pourrait faire en sorte que tu aies plus de risques de faire une fausse couche, ne prenons donc pas de chance. Reste tranquille jusqu'à ce qu'on ait les résultats de la prise de sang de vendredi." Les infirmières d'info-santé m'avaient aussi recommandé de rester allongée tant que je ne verrais pas un spécialiste...

Ne faisant ni une ni deux, voilà que j'annule à peu près toutes mes activités. Je reste au lit. Tant pis si ça peut sembler excessif, ou pessimiste, je veux mettre toutes les chances de mon côté. Je suis donc au lit depuis hier, et je travaille un peu avec mon laptop... Je me déplace du lit au divan, du divan à la toilette, de la toilette au lit... J'avoue que ce n'est pas désagréable pour le moment, surtout que le saignement a bel et bien cessé, et que tout semble revenu à la normale :)
Bien sûr je pourrais trouver encore le moyen de m'inquiéter, mais je me sens beaucoup plus calme déjà de faire tout ce qu'il faut. Vendredi on verra donc si le taux de bhcg monte bien comme il faut... et j'ai aussi convaincu mon médecin de me faire tester le taux de progestérone aussi, juste au cas. Ensuite, il devrait me référer à un spécialiste... Parce qu'effectivement, l'endocrinologue de chez Procréa ne fait pas de suivi de grossesse... C'est quand même fou, non?

"Tombe enceinte, pis après, débrouille-toi." Pfffffff..

En tout cas, je suis déjà un peu rassurée. C'est à suivre :)

lundi 3 août 2009

Panique en bas de la ceinture

Brrrr... Juste d'écrire le titre, ça me donne froid dans le dos!

Bon voilà, je résume: nous sommes lundi, vendredi dernier j'apprenais qu'enfin, ça y était, du moins pour la partie fécondation de l'affaire. Après tout ce temps!!

Ce week-end, j'ai été méga, mais alors là méga occupée. Pas stressée tellement, ben tout de même un peu en fait... Deux grosses journées, levée tôt, pas très bien dormi, fait beaucoup de route. Plus ou moins le choix. Ça m'angoissait quand même un peu d'avoir toutes ces choses à l'horaire, mais j'ai vraiment fait de gros efforts pour être le plus zen possible. Et ça a marché.

Et chaque fois que j'allais à la salle de bain, tout était là pour m'aider à la "zénitude": pas de trace de sang sur le papier de toilette. Tout beau. Pas de brun, pas de rose, pas de rouge, rien. Que du blanc de papier-cul.

Et là, aujourd'hui... Après avoir travaillé (à la maison, tout de même...) tout l'avant-midi, me voilà à paniquer à la toilette: de vilaines traces de sang sur le papier, de celles que je redoutais tant, des traces rosées, de celles qui ont tout commencé lors de ma fausse couche d'il y a deux ans.
Complètement paniquée, je suis partie illico à la clinique, pour y prendre la requête que mon médecin m'y avait laissée, et en me disant "s'il est là, peut-être que je pourrais lui parler"...

A la clinique, mes papiers m'attendaient dans une enveloppe à mon nom. Mais mon médecin n'y était pas. Et la clinique sans rendez-vous était fermée.

De retour à la maison, j'ai téléphoné à info santé... Bien sûr, tout pourrait être normal. On me conseille de me reposer, de rester allongée, de ne pas trop m'inquiéter et de consulter mon médecin demain matin. On me prend tout de même un peu plus au sérieux que lorsque je m'étais inquiétée il y a deux ans... je saignais, je ne savais rien, j'ignorais que j'avais les OPK...

C'est fou la panique qui s'est emparée de moi sur le coup. Je me suis instantanément dit "ça y est, c'est encore la fin", comme pour me protéger d'y croire un peu trop... Je le veux tellement ce bébé (bon voilà, déjà j'arrive à l'écrire!) , je souhaite depuis tellement longtemps ce qui m'arrive, j'aimerais tellement que tout se passe bien, et je me sens tellement impuissante...

Ce qui me fâche, c'est que je n'arrête pas d'entendre ou de lire des trucs sur des filles à qui on prescrit de la progestérone pour limiter les risques de fausse couche en début de grossesse, d'autres à qui on conseille de poursuivre le metformin, pour la même raison... Et moi, on me laisse dans le vide!! Je ne sais même pas encore si mon médecin de famille pourra faire mon suivi de grossesse, et on me dit que mon endocrinologue chez procréa (qui est aussi gynéco) ne fait pas de suivi de grossesse! En plus, je ne peux pas lui parler, elle est évidemment en vacances... jusqu'au 24 août!

Bref, voilà... j'ai annulé toutes mes activités aujourd'hui, et je reste allongée... Les pertes de sang se sont calmées, mais j'ai peur quand même... Demain j'irai faire la prise de sang qui nous dira si le taux de hcg monte comme il faut ou pas... et j'essaierai de parler à mon médecin de la progestérone...

Je croise tout ce que je peux croiser pour qu'enfin on s'occupe de mon cas en ne me disant pas qu'il n'y a rien à faire...