mercredi 25 novembre 2009

Histoire vraie

Oui oui. Comme à TVA. Pareil pareil. Vécu il y a quelques semaines.

"-C'était pourquoi ton rendez-vous chez le médecin? Rien de grave j'espère...
-Ben...
-Hon, j'veux pas être indiscrète, là... (dit-elle d'un air doublement curieux)
-Ben non, c'correct. Je vais en clinique de fertilité.
-Ah ouin? (d'un air incrédule)
-Ben oui.
-Ben voyons donc, t'es ben trop jeune pour ça! Ça doit pas faire ben ben longtemps que vous vous essayez..."

Nooooooonnnnn. Moi, les prises de sang pis les piqûres, je trippe là-dessus de toute manière... faque après 2 semaines d'essais infructueux, je me suis dit "d'la marde, on va aller tout de suite voir le médecin pour que ça marche plus vite". J'avais assez hâte d'avoir plein d'effets secondaires pis de passer toutes sortes de tests, là!

***

Voilà! C'est tout court pour aujourd'hui. Pas besoin de plein de paragraphes, ma petite histoire dit ce qu'elle a à dire: des fois, je vous jure, les gens sont tellement cons...

dimanche 22 novembre 2009

Presque rien

Bah oui, presque rien... comme dans "il ne se passe presque rien".

Ou comme dans "il faut presque rien pour me faire des idées..."

Ou dans "la vie qui suit son cours, c'est une suite de presque-petits-riens..."

***

Je ne suis toujours pas menstruée. Je suis là, presqu'en permanence, avec mon p'tit pot de pilules de sérophène dans une main, et le numéro de téléphone de chez Ovo dans l'autre, et j'attends... J'attends le jour J où on pourra mettre en branle la nouvelle procédure...

Et d'un autre côté, vous voyez, je ne suis toujours pas menstruée... comme dans "maudite marde, je suis peut-être enceinte". Alors j'attends aussi, je "watche" mes simili symptômes, je fais des débats intérieurs tour à tour avec mon intellect et avec mes intuitions, j'analyse dans le détail ce qu'il y a sur le papier de toilette quand je vais à la salle de bains. Là aussi, j'attends.

L'autre soir, il me semble que j'étais exagérément fatiguée. Comme ça, pour rien.

Hier, j'ai vraiment eu mal au coeur. Pourtant, je digère bien les tacos, d'habitude...

Il y a 2 jours, j'ai eu un petit saignement bizarre, puis tout a arrêté... Sur le coup, j'ai pensé que mes règles commençaient, alors j'ai dégainé mon téléphone, et j'ai presque téléphoné chez Ovo. Je suis prime sans bon sens! Puis j'ai attendu, tout a cessé, puis plus rien.

Et là, je ne sais plus quoi penser... Est-ce que ce serait possible que je sois enceinte? Encore? Sans sérophène? Est-ce que ce pourrait être une bonne chose, est-ce que ça pourrait fonctionner comme du monde cette fois-ci? Ou bien est-ce voué à l'échec? En tout cas, moi je vous dis, si je suis enceinte en ce moment... on est les plus fertiles des infertiles. Ce serait, comme on dit, un "trou d'un coup". Enceinte à la première baise risquée post-fausse-couche...

Mais bon, je m'avance trop, là. Ce n'est probablement rien. Je suis probablement juste en retard un peu, c'est tout. Je m'invente des chimères, sûrement. Ou alors... si je suis enceinte, c'est sûrement encore une fois voué à la fausse couche... une mauvaise ovulation, comme d'habitude. Donc pas la peine de s'énerver et de s'inventer de beaux rêves.... on commencera sûrement le sérophène en bonne et due forme d'ici quelques temps...

Voilà, c'est mon presque rien, celui qui surchauffe dans ma cervelle ces derniers-jours... Presque rien... rien qui se voit, du moins.

dimanche 15 novembre 2009

On est caves

J 25-26, environ, aujourd'hui.

Les règles devraient débarquer bientôt, et alors toute la nouvelle procédure pourra commencer.
On est d'attaque pour une nouvelle série d'essais. Il y a à peine quelques semaines, je vous aurais sans doute dit que le coeur n'y était plus, mais voilà, un peu de temps qui passe, et hop! Nous voilà d'attaque. On a bien fait de laisser passer ce cycle supplémentaire avant de s'y remettre.

Mais voici, puisque je ne reste jamais bien longtemps sans inquiétude... :-S

Il y a une dizaine de jours, donc en plein dans ma période pseudo-fertile vu que j'ai maintenant des cycles d'une durée à peu près normale... On a... ben... comment dire... on a... disons...

Joué un peu avec le feu. Oups.

Pour moi, il était hors de question que je retombe enceinte avant de commencer le traitement au sérophène. Je suis convaincue que mes fausses couches ont été dues à de mauvaises ovulations, et ce problème, s'il ne s'était pas réglé la première fois avec le metformin, n'a pas de raison de s'être réglé comme par magie depuis... Autrement dit, pour moi, grossesse accidentelle avant le début du sérophène égale "pas bien", égale "danger", égale "quasi-certitude-de-refaire-une-fausse-couche", et ça, évidemment, je veux pas... Y me semble que j'ai déjà assez donné, non?

Et là, pour une fois que nous pouvions goûter au bonheur d'une partie de jambes en l'air sans avoir la foutue procréation en arrière de la tête... on a fouèré. Et oublié de faire attention.

Sur le coup, je n'en revenais pas, j'étais complètement hébétée, et je me disais: ça y est, c'est LA fois où ça ne devrait pas se produire que ça va y être, mais qu'est-ce qu'on a fait là, etc. etc.

Puis, j'ai relativisé, en me disant que ça arrive bien à tout le monde d'être un peu épais :-S

Bref, pour le moment, j'attends mes règles, je psychotte, j'ai plein de symptômes bidons, et ça me fait bien drôle de parler comme une fille qui ne veut pas de grossesse, mais pour le moment c'est un peu ça: j'espère bien que je me fais des peurs et que ça n'a pas fonctionné cette fois-ci. Qu'on pourra commencer tranquillement la nouvelle procédure comme prévu dans quelques jours. Je ne me vois vraiment pas tout recommencer, craindre encore l'inévitable fausse couche, ou du moins c'est ainsi que je perçois le tout. Pour le moment, l'expérience ne m'a donné aucune raison de croire que ça pouvait fonctionner... correctement.

C'est fou ce qu'on devient méfiant, à force d'échecs répétés...

mercredi 4 novembre 2009

Fée marraine :o)

Héhé... grande nouvelle...

Je suis marraine!

Vendredi dernier ma belle-soeur a accouché d'un petit garçon. Comme toujours pour moi, événement à prendre avec délicatesse, et moi à prendre avec des pincettes: la naissance d'un enfant dans l'entourage, c'est heureux, c'est beau, c'est chouette, c'est "ça ne sera plus comme avant", et veux veux pas, tabou ou pas, c'est aussi un peu la preuve que ça arrive aux autres, mais visiblement, pas à moi.

Ma belle-soeur et mon beau-frère sont vraiment "sweet" comme tout. Je les adore, et évidemment ils savent par quoi on passe, nous, de notre côté, avec nos difficultés. Ils avaient été tellement mal à l'aise de nous annoncer la grossesse, puis tellement heureux et soulagés d'apprendre que j'étais enceinte cet été... Tout d'un coup, on pouvait parler grossesse ensemble sans que ça ait nécessairement un effet "tournons le fer dans la plaie" pour moi... Et puis il y a eu la deuxième fausse couche, déception pour tout le monde, et effet "mal à l'aise" instantané...

Bon, toujours est-il que ma belle-soeur a accouché vendredi dernier, et puis on est allé voir le nouveau petit poupon dimanche. Je ne sais pas pourquoi je m'obstine à toujours avoir peur de ce genre de moment, ça se passe généralement bien de toute façon, mais avant d'y être, j'étais dans mon état habituel: terrorisée à l'idée d'avoir un breakdown dans la chambre d'hôpital devant tout le monde. J'ai un scénario cauchemar qui me hante: tout le monde s'émerveille devant le nouveau né, la bravoure des parents, les traits qu'il a de maman ou de papa, et moi, je suis seule dans mon coin en train d'être immensément triste de pas pouvoir vivre ce moment. Dans mon cauchemar, personne ne s'occcupe de ma détresse, et puis j'explose en larmes devant tout le monde, j'ai honte, et tout le monde trouve que je suis incroyablement déplacée avec mes émotions. Voilà ma hantise.

Évidemment, ça ne se passe pas comme ça. Une chance, me direz-vous! Évidemment, moi aussi je m'extasie devant ce petit être, évidemment, moi aussi je veux savoir si l'accouchement s'est bien déroulé, évidemment l'émotion évidente des nouveaux parents m'émeut beaucoup, je suis contente pour eux. Bien sûr j'ai une petite pensée tristounette pour le fait que ça pourrait ne jamais m'arriver à moi, bien sûr j'ai une petite crainte de m'écrouler en une flaque de désarroi quand on m'offre de prendre le petit dans mes bras... Ben non. Je refuse simplement de le prendre pour tout de suite, avec la crainte bien sûr que ce soit remarqué par tout le monde, et que tout le monde me trouve sans coeur ou imbécile ou impolie, mais évidemment, il n'en est rien. Le mini-coco et moi, on a tout notre temps pour s'apprivoiser, et tout le monde semble respecter ça. Je suis choyée, quand même.

Et là, comble du beau moment, on nous demande, à nous, simples "mononcle" et "matante", de devenir le parrain et la marraine du petit... Ça peut sembler tout ordinaire, comme ça, mais sur le coup j'ai eu l'impression que c'était la plus belle douceur qui pouvait m'être offerte, comme un baume sur toutes les fois où , déprimée et déprimante, je me suis dit que vraiment, je dois être une vraie pomme pourrie pour que la vie me refuse le truc le plus "basic" et le plus naturel qui soit... En principe, tout le monde peut avoir un enfant! Tout le monde y a droit! Intelligent ou pas, riche ou pas, talentueux ou pas, gentil ou pas, sain d'esprit ou détraqué mental, de gauche ou de droite, se reproduire , et voir ses enfants grandir, tout le monde peut faire ça! Les hommes des cavernes le faisaient, ça ne devrait pas être bien sorcier! Eh ben non, pas moi, et il y a des jours où vraiment, je me dis que pour que ça me soit refusé, je dois vraiment être pire que pire, "beyond" poche...

Mais là, vous voyez, il y a deux personnes qui m'aiment qui ont changé tout ça, en m'offrant de devenir la marraine du petit dernier, et tout d'un coup, j'ai vu combien j'ai tout faux quand je déprime et que je me perds dans les dédales de ma frustration et de mon sentiment d'injustice. Quelqu'un considère que je mérite d'être la marraine de son petit trésor... je ne dois pas être si pire que ça, et la vie ne m'en veut peut-être pas tant que ça après tout ;-)

Alors voilà, depuis dimanche, je me prends pour la fée marraine, et je me raconte des histoires nounounes de matante cool qui fera les plus beaux bricolages avec filleul, les plus jolies chansons, les plus chouettes jeux, les plus drôles niaiseries, les plus impressionnants tours de magie...

***

Et puis, voilà, lundi, je passe chez une de mes élèves.

"Tu ramasses-tu les affaires de bébé, toi?
-Euh....."

Ben non voyons. Je ramasse les tests d'ovulation en "spicial". Je ramasse les thermomètres et les graphiques de température. Je ramasse les petits pots vides de pilules de toutes sortes, moi qui suis profondément "anti-pulule" et qui s'obstine à ne pas prendre de tylenol quand j'ai mal à la tête. Je ramasse les livres sur le deuil de la maternité, et les sites sur l'infertilité, pas les affaires de bébé. Ça porterait malchance, de toute façon, de m'encombrer avant l'heure de trucs de bébé dont je risque de n'avoir jamais besoin.

"- Ben... c'est parce que je sais pas à qui les donner... pis je préférerais te les donner à toi plutôt qu'à quelqu'un que je ne connais pas...
- Ah? ben.... Ok!"

Je ne sais pas trop ce qui m'a pris, ça s'est passé vite, et en deux temps trois mouvements, je me suis retrouvée avec 2 sièges de bébé pour l'auto dans ma bagnole. C'est stupide, mais j'étais complètement chamboulée, et je n'en revenais pas de ce simple fait: "j'ai des sièges pour bébés dans ma voiture"...

C'est con, je me suis mise à avoir peur que ça me porte malheur pour vrai, que ça me déprime encore plus... tout d'un coup que je fais une autre fausse couche? Est-ce que je ne vais pas me mettre à hair ces sièges de bébé qui n'auront servi à rien? Encore mes peurs de drama-queen...

Ben voilà: je suis rentrée avec mon butin, et finalement, j'ai passé une joyeuse soirée complètement gaga dans mon salon à démystifier l'objet en question, à comprendre comment ça s'installe, à trouver que "c'est donc bien pensé", et à me sentir moins nounoune de savoir comment ça marche. Qu'est-ce que vous voulez, moi, je n'ai pas été une gardienne avertie quand j'étais jeune, je suis enfant unique, et le bébé, chez-nous, c'est moi. Faut bien commencer quelque part.

***

Morale de l'histoire?

Quand j'ai des peurs sottes... c'est toujours pour e-rien. Un jour avec de la chance, vous verrez, ça finira bien par me rentrer dans le cibouleau...