dimanche 17 mai 2009

Overdose

Samedi pm. Il pleut. Enfin, j'ai un samedi de congé, c'est déjà ça.

Cette semaine, j'ai appris la grossesse d'une amie. J'aime vraiment beaucoup cette fille, mais ce doit bien être la dixième grossesse que j'apprends depuis 1 an... Donc larmes, "pourquoi moi?" et réflexions ont été au menu ces derniers jours.

Mais revenons à l'essentiel: c'est samedi pm, il pleut, et j'ai besoin de me remonter le moral: un peu de magasinage devrait régler ça!

J'avale ma pilule du midi et je pars pour le centre d'achats. J'entre dans le premier magasin de vêtements que je trouve, et je m'enferme presque aussitôt dans une cabine d'essayage avec une panoplie de trucs aux couleurs vives à essayer. Je vais déjà mieux!

Entre une blouse rouge et une blouse bleue, mon coeur vacille: tout se met à tourner autour de moi, je suis étourdie, j'ai la tête toute légère, je ne me sens vraiment pas bien, et une immense crampe abdominale m'assaille. Je prends le temps de respirer, je me regarde dans le miroir, mais avec l'éclairage tamisé de la cabine, dur de dire si je suis anormalement pâle... J'inspire, j'expire, espérant que ça passe, mais hélas, ça empire, ça tourne encore plus, et je vois tout comme en stroboscope.

Je me résous finalement à sortir de la cabine d'essayage, j'achète un truc ou deux et la jeune caissière prend ce qui me semble être une éternité pour compter les sous qu'elle doit me remettre. Puis je file.

Direction: les toilettes publiques du centre d'achat.

Je ne sais pas trop comment j'arrive à courir jusqu'aux toilettes malgré les étourdissements; je cours en croisant mes doigts pour que ce soit une toilette individuelle, avec une porte qui se ferme...et personne pour m'entendre...

Et non. Toilettes publiques typiques, séparées par des panneaux. Tout le monde entend tout le monde. Ça ne m'est jamais apparu aussi indécent.

Je ne sais pas comment je trouve la force, mais... j'entre dans une cabine, je m'asseois, et comme il y a d'autres personnes dans la salle... je me retiens. J'ai un alien dans le ventre, je menace d'exploser à tout moment, je me sens verte, puis mauve, puis blanche comme un drap, mais que voulez-vous, il ne faudrait surtout pas que quelqu'un m'entende!!

Une "bonne femme" qui sort des toilettes, laissez-moi vous dire, ça prend son temps. Ça se lave les mains, ça met une éternité à les sécher, ça se replace les cheveux, retouche son rouge à lèvres... Aaaaarrrgh!

Finalement je pense que tout le monde est sorti... je jette un oeil sous la petite porte, pas de pieds dans la salle: la voie est libre. Je me sens comme dans un épisode de 24. Je suis Jack Bauer (qu'on ne voit jamais aller aux toilettes, d'ailleurs), et j'ai une bombe à désamorcer.

"All clear". J'y vais.

Là je vous épargne bien entendu les détails disgracieux... mais je dirai simplement ceci: c'était bien la peine de me retenir tout ce temps, ils ont dû m'entendre jusque dans le parking...

Je retourne chez moi un peu plus légère, mais toujours aussi étourdie, du moins quand je me lève debout. Après quelques recherches sur le net, je conclus que j'ai fait une mini-surdose de metformin: j'ai simplement dû prendre mes comprimés trop rapprochés dans le temps, d'où la diarrhée intempestive... Tout ça est un délicat équillibre à conserver avec vigilance. Leçon assimilée.

Rassurez-vous: depuis, je vais mieux.

Dans ma biographie, on pourra dire que moi aussi, je me suis sortie de l'enfer de la drogue :O)

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