dimanche 17 mai 2009

Techno-diagnostic

Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, bobo égale recherche sur Google.

Mal aux yeux? Étourdissements? Symptômes bizarres?

Google.

Drôle d'appétit? Drôle de sommeil? Douleurs inhabituelles?

Google.

A chaque fois que je vais chez le médecin, j'arrive là renseignée. Et d'habitude, je sais ce que j'ai. Bon, je suppose que j'ai eu la chance, à date, de souffrir de trucs pas trop rares ou inhabituels, sur lesquels on trouve facilement de l'information...

Janvier 09, je rencontre enfin mon médecin de famille. Wow, j'ai un médecin de famille qui accepte tout de même de me rencontrer, même après 5 ans d'inactivité de mon dossier, c'est déjà en soi une chance inouïe! Non seulement il accepte encore d'être mon médecin, mais en plus, il se souvient de moi même s'il ne m'a vue qu'une fois ou deux il y a 5 ans... il se souvient même de ce que je fais comme travail!

J'arrive dans son cabinet, je lui explique la situation en insistant sur le fait que je soupçonne un déséquilibre hormonal, petits symptômes bénins à l'appui: cycles très irréguliers et très longs, règles difficiles et douloureuses, bouffées de chaleur, problèmes de peau, et même (je suis pas fière de le dire celui-là), pilosité comment dire... un peu rebelle. :-S

Il me prescrit illico un bilan hormonal, c'est-à-dire une prise de sang qui permettra d'analyser mes taux d'oestrogène, de progestérone, de testostérone, de fsh/lh et je ne sais quoi encore...
La semaine même, je vais à l'hôpital pour faire faire la prise de sang, et deux semaines plus tard, je le revois pour avoir mes résultats.

C'est étrange tout ça. Le verdict tombe: j'ai trop de testostérone. Je le savais. Je le sais depuis toujours, on dirait. Mais en même temps, avant, c'était nébuleux, vaporeux, brumeux. Non-dit, non affirmé. C'était pas écrit noir sur blanc sur un papier de docteur. C'était pas entouré en rouge dans mon dossier médical. Je pouvais encore faire comme si ça n'existait pas. Je suis la reine du déni.

Comme mon profil correspond avec le profil de quelqu'un qui a le syndrôme des ovaires polykystiques, c'est ce qui est soupçonné en premier. Mon généraliste, tellement gentil et efficace, m'organise sur-le-champ mon rendez-vous avec une endocrinologue dans une clinique de fertilité de Montréal. Nous étions le 1er avril 09 quand je l'ai rencontrée, et qu'elle a confirmé le diagnostic de mon médecin. Quelques jours plus tard je commençais le traitement hormonal.

J'ai été tellement chanceuse, tellement bien traitée. Ça a été vite, tout de même. Je m'attendais à attendre 5-6 mois entre chaque examen... J'avoue, je cherche à me trouver chanceuse dans ma malchance. Ça m'aide, j'ai l'impression, à supporter l'idée de la suite, encore pleine de variables inconnues...

J'aurais pu ne pas avoir de médecin de famille. J'aurais pu tomber sur un médecin qui n'aurait pas autant tenu compte de mes impressions, de mon intuition. Si je n'avais pas d'abord demandé qu'on fasse un bilan hormonal dès le début, mon doc pourtant super attentionné et compétent, s'enlignait pour refaire une échographie et une hystérosalpingographie (un examen qui vise à déterminer si les trompes de fallope sont bouchées ou non...). J'aurais pu me retrouver devant un médecin plus rigide, plus intimidant, moins attentif ou plus pressé, je n'aurais peut-être pas osé lui dire "Vous savez, je me suis renseignée et je pense que c'est un problème hormonal". Devant un autre médecin, je me serais peut-être sentie bien petite, et je me serais dit "Ben voyons, c'est lui le médecin, laisse-le faire son travail."

C'est lui le médecin, mais les ovaires, ce sont les miens.
Et grâce à Google, je commence à les connaître plutôt bien!

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