samedi 9 mai 2009

Quand je serai grande

Lorsque j'étais petite, je n'aimais pas les poupées.
Disons... avant l'arrivée de la "poupée bout d'chou", je n'aimais pas du tout les poupées!
Bon, sauf celles qui avaient une signification particulière pour moi, celles que ma grand-mère m'avait offertes, entre autres. Mais sinon, dans mon souvenir, je n'aimais pas catiner. C'est bête, parce que je me souviens que je catinais quand même, de temps en temps. J'avais quelques poupées, moins que certaines de mes amies, mais des tonnes d'animaux en peluche, que je préférais.

Je me souviens qu'un jour, ma mère m'avait donné un petit biberon dans lequel on croyait voir le lait disparaître au fur et à mesure qu'on le penchait... Le trompe l'oeil m'intéressait vraiment beaucoup, mais la fonction de l'objet, moins...

Plus tard, à l'adolescence, je me souviens que je ne me voyais pas avoir des enfants un jour. Était-ce le signe que ce rôle ne m'était pas prédestiné, ou bien est-ce le propre des ados de ne pas savoir s'imaginer 10 ans plus tard? Moi, je ne me voyais pas avec un bambin... je pensais que je ne saurais pas m'y prendre. Après tout, je ne suis qu'une enfant unique, et en plus, dans ma famille élargie, le bébé, c'est moi. Un bébé, je ne sais pas comment ça marche, ça m'intimide, ça me fait rougir, et les adultes en profitent toujours pour rigoler un peu à propos de mon malaise...

Bien sûr, plus tard, on vieillit, et ça change. Je me souviens de la première fois que j'ai tenu un bébé dans mes bras. De la fille d'une amie que j'avais maquillée en Cornemuse pour l'Halloween, de sa petite main dans la mienne pendant que nous faisions la tournée des sorcières et des bonbons. Des enfants à qui j'ai enseigné et qui m'ont tant apporté.

Et plus important encore, il y a la personne avec qui on partage sa vie, et avec qui un jour, on se surprend à s'imaginer en papa et en maman.

Bref, il n'y a plus de doute pour moi: je veux un enfant, c'est clair clair clair, sinon je ne ferais pas tout ça pour en avoir un. La petite fille qui n'arrivait pas à s'imaginer en adulte est bien loin derrière moi, et pourtant...

Pourtant, quand l'incertitude s'empare de moi, quand je cherche des réponses à mes questions, et que je m'embourbe dans les "Pourquoi moi?", tout ça resurgit sournoisement... Et si j'étais punie pour n'avoir pas assez voulu d'un enfant? Et si je n'étais pas faite pour en avoir un? Et si je n'avais effectivement "pas le tour"? Et si j'avais envoyé involontairement de mauvais messages à l'univers en "ne me voyant pas être mère" ?

"Scusez... c'est parce que j'ai changé d'idée, là!"

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