vendredi 14 août 2009

2e prise

Eh ben. On dirait que finalement, ce ne sera pas pour cette fois.

Nous qui commencions tout juste à nous faire à l'idée...

Cette semaine, re-saignement. Oh! Pas le fameux saignement-qui-remplit-une-maxi-serviette-à-l'heure dont nous parlent les infirmières d'info-santé et qui devrait signer le commencement de l'inquiétude... Bien moins que ça, mais bon. Du sang, quand même.

Je vous assure que j'ai tout fait, ou plutôt je n'ai rien fait du tout: j'ai à peine bougé de la semaine. Je suis restée allongée le jour, le soir, la nuit, la semaine et le week-end, en dormant, en faisant des sudoku, en mangeant, en travaillant dans la mesure du possible. C'est juste si j'ai pas fait pipi dans une bouteille.

Ce matin, re-prise de sang prescrite par mon médecin plus tôt cette semaine, quand je l'ai contacté pour lui dire que les saignements revenaient et que j'étais encore inquiète. Et cet après-midi, le verdict est tombé comme une mini tonne de briques, mini parce que je m'y attendais, j'en étais certaine, à un point tel que je me demande si je n'ai pas créé ça par le simple pouvoir de ma psyché en délire: mon taux d'hormone de grossesse a augmenté, mais trop peu. De 680 la semaine dernière, il a monté à 1500 et des poussières en une semaine, alors que ce foutu taux devrait doubler tous les deux jours... Merde.

Selon mon doc, il s'agit soit d'une fausse couche, qui sera évacuée complètement sous peu, soit d'une grossesse ectopique. Il n'a fait aucune allusion à la petite part de possibilité qu'un miracle se produise. Re-merde.

Et bien sûr, il a ajouté que rien ne laissait nécessairement présager que la situation allait se répéter... Non, bien sûr. Mais très exactement 2 ans et 3 mois d'essais infructueux avant aujourd'hui, j'en étais au même point. Deux en deux, quand même... il me semble qu'il y a de quoi soupçonner quelque chose... non?

En principe, je devrais passer une échographie d'urgence, pour voir exactement de quoi il s'agit, parce que le risque de grossesse ectopique, d'après ce que j'ai pu comprendre, on ne badine pas avec ça... Mais on est vendredi, et demain, c'est important que les employés de l'hôpital prennent du soleil avec leurs enfants et boivent leur bière du samedi entre amis. C'est bien normal. Frustrant, mais normal. Mon petit drame devra attendre jusqu'à lundi. Mauvais timing.

J'avoue que je ne sais pas trop où je me situe en ce moment. Lors de ma fausse couche d'il y a deux ans, le ciel me tombait sur la tête. J'ai mis une bonne année à me remettre du sentiment d'échec et de culpabilité. J'en voulais à tout le monde, je victimisais à qui mieux mieux, et j'avais en permanence le "pourquoi moi" pas bien loin, pris quelque part en travers de la gorge...
Là, je ne sais pas. Je m'y attendais quand même un peu. Je sais que ce n'est pas ma faute, ce qui en soi est un immense progrès par rapport à il y a deux ans...

Mais quand même. On s'y faisait. On était contents. On pensait à des noms, je m'étais renseignée sur les prestations de congé de maternité pour travailleuses autonomes, j'avais appelé à la maison des naissances... Enfin, ça semblait être notre tour. Meilleure chance la prochaine fois, comme sur les gratteux avec lesquels on ne gagne jamais...

Savez-vous quoi? Ce qui me met le plus en colère dans tout ça, c'est la clinique de fertilité qui m'a dit de ne pas m'inquiéter, qui m'a dit que mon endocrinologue revenait de vacances le 20 juillet, puis qui m'a dit que mon endocrinologue revenait le 24 août finalement... Non vous ne pouvez pas parler à l'autre endocrinologue... Je vous transfère au poste des infirmières qui vont toutes vous dire la même chose: ne vous inquiétez pas... Vos hormones font la grève depuis 2 ans, mais là, on est en droit de présumer qu'elles vont se mettre à fonctionner comme par miracle, alors cessez de prendre vos pilules. Oh, et puis by the way, la spécialiste qui a votre dossier, qui vous a vue et qui vous a prescrit votre traitement afin que vous tombiez enceinte, ben elle ne fait pas de suivi de grossesse. Démerdez-vous.

Y aurait-il eu des précautions à prendre vu que j'ai le syndrôme des ovaires polykystiques? Vu que je suis à risque? Aurait-il été bon de faire quelques analyses dès le début de la grossesse pour vérifier l'action de mes hormones paresseuses? Y a-t-il un protocole, une façon de faire, une procédure?

Ça les amis, je le saurai peut-être un jour si j'arrive à parler à la bonne personne...

En attendant, j'attends, justement. Lundi on me confirmera sûrement ma perte dans la salle d'échographie, et quand je sortirai de là je croiserai sans doute 3-4 filles épanouies avec de belles bedaines attendant leur heureux rendez-vous. Avec un peu de chance, je vais réussir à ne pas m'apitoyer sur mon sort, et à penser à mon charmant chien-chien qui m'attendra dans la voiture. Mon chum et moi on trouvera sûrement quand même quelques jokes épaisses d'hôpital à se raconter pour rigoler malgré tout.

4 commentaires:

  1. Je suis désolé pour le verdict mais je te souhaite un miracle...

    Comme j'ai le même problème que toi je me pose aussi les mêmes questions. J'espère qu'on trouvera les réponses à celle-ci. Je vais surement prendre note de quelques question et les poser à mon nouveau médecins qui sera en Ontario (Il sera peut-être mon pressé lol)

    En attendant donne nous de tes nouvelles et j'espère encore une fois que tout se mettra dans l'ordre pour toi.

    Adelaska

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  2. Je te l'ai dis ailleurs, mais je pense à vous deux bien fort...

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  3. @Adelaska: on pose tout plein de questions aux docs, et on se tient au courant, d'ac?

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