lundi 11 mai 2009

Docteur, suis-je normale?

Après trois ou quatre mois, il ne faut pas trop s'en faire. La plupart des couples mettront au moins 6 mois à concevoir, donc ne nous énervons pas. Et puis, ça a déjà marché... ce n'est sûrement qu'une question de temps.

Après 7 ou 8 mois... La même rengaine. Soyons patients.

Après un an... c'est une nouvelle étape qui commence. C'est après ce fatidique un an d'essais infructueux que les médecins accepteront enfin de se pencher sur mon cas... Mais bon, comment savoir si ça fait bel et bien un an? Au cours de cette année, il y a aussi eu bien sûr les premiers essais, mais aussi la fausse couche, le retour de couches qui a pris une éternité, une pause durant laquelle on cuvait notre malheur plutôt que de se remettre au travail... Comment se retrouver dans tout ça?

Et puis... peut-être qu'on n'a juste pas essayé assez fort... ou comme il faut...

A une certaine époque, me voilà donc à éplucher les trucs de grand-mère que je trouve sur internet. Faire l'amour à tous les deux jours, ou si possible à tous les jours, demeurer les pattes en l'air, privilégier telle ou telle position, éviter les bains trop chauds... Voilà, essayons encore, mais mieux, en mettant toutes les chances de notre côté.

Pendant ce temps, il y a les copines qui parlent des enfants qu'elles feront plus tard, il y a les copines qui commencent les essais, il y a les copines enceintes en claquant des doigts, il y a les copines qui accouchent, et il y a les bébés des copines.

Et moi, toujours la même chose à raconter: rien. Le vide plat. Le bedon vide. La même déception amère à chaque mois, le même bon vieux pitou qui me console en léchant mes larmes à chaque fois que mes règles arrivent.

Après un an et demi d'essais, je dois me rendre à l'évidence: il y a quelque chose qui ne doit pas tourner rond. On essaie si bien et si assidûment qu'on en a marre d'essayer, le romantisme est depuis longtemps relégué aux oubliettes... Je calcule, je me renseigne, j'essaie toujours de cibler quel est le meilleur moment du mois pour que ça fonctionne, et malgré tous mes efforts, moi qui ai toujours bien réussi dans tout, ça ne marche pas.

Je mettrai 6 mois à faire les premiers pas et à prendre rendez-vous avec mon médecin. Parce que j'oublie, parce que j'ai peur, parce que j'ai l'impression que ce sera compliqué, que ce sera long, que ce sera douloureux et difficile. J'avais raison sur quelques points. Quand on met le pied dans l'engrenage médical, il faut être prêt à faire face à la musique. Les rendez-vous se suivent, et à chaque fois, cette crainte sourde se pointe, celle de me faire dire que malheureusement, mon bobo ne se guérit pas, et que je ne pourrai jamais avoir d'enfant.

Décembre 08, je rencontre pour la première fois un médecin de ma clinique. Je me sers de je ne sais trop quel autre prétexte pour le rencontrer à l'urgence sans rendez-vous, mais ce que je veux, c'est évidemment un avis sur nos essais infructueux... Après un examen gynécologique et quelques questions sur mon cycle menstruel et mon historique, déjà on peut soupçonner un problème hormonal... Mes cycles sont atrocement longs et mes menstruations abondantes et difficiles...

Je sors de la clinique heureuse et légère, avec en main deux prescription: l'une me permettant de prendre rendez-vous pour une échographie pelvienne, et l'autre pour une prise de sang pour des analyses à propos de la glande thyroïde. Mais plus important que tout, pour la première fois, quelqu'un m'écoute en ne me disant pas: "Tu t'inquiètes pour rien". Sans m'alarmer, le médecin me fait comprendre que c'est une bonne idée d'investiguer sur la question.

Je sors de là et tout à coup je comprends que je sais pratiquement déjà ce que j'ai. Toute ma jeunesse j'ai eu de supposés problèmes hormonaux. Bien sûr, quand on est adolescente, c'est normal d'être en déséquilibre hormonal... Mais ça ne s'est jamais tassé, et j'ai appris à vivre avec, ou plutôt, à vivre comme si ce n'était pas là. Les problèmes de peau, les règles irrégulières, les journées à manquer le travail parce que mes règles me rendaient littéralement verte de douleur... J'ai enfin l'espoir qu'on va s'attaquer à ce problème, et qu'on va le régler.

Un peu de positivisme depuis tout ce temps, ça fait du bien!!

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